Dévaluations des taux de change et gestion de la dette extérieure en Afrique

Abstract

Le recours à la dévaluation du taux de change est récemment réapparu comme un outil de stabilisation pour corriger les déséquilibres macroéconomiques dans les pays en développement, comme ce fut le cas dans le cadre des programmes d’ajustement structurel au moment de la crise de la dette des années 80. Des politiques actives de taux de change sont de plus en plus utilisées pour stimuler l’activité économique et protéger les vies et les moyens de subsistance des conséquences des récentes crises économiques. Dans le même temps, la dette publique est également réapparue comme l’une des questions au centre du débat économique et politique en Afrique, les gouvernements ayant recommencé à s’endetter pour investir dans les infrastructures et les dépenses sociales, dans le cadre des efforts déployés pour se remettre des effets des récents chocs économiques. Malgré l’importance actuelle des questions de gestion de la dette et de dépréciation du taux de change, très peu d’études empiriques récentes se sont penchées sur la relation entre ces fondamentaux économiques. L’objectif principal du présent document est donc d’examiner dans quelle mesure la dépréciation du taux de change affecte la dette extérieure en Afrique, à court et à long terme, en tenant compte des régimes de taux de change et de l’intensité des ressources naturelles des pays. L’étude applique la méthode de cointégration des données de panel en estimant le modèle autorégressif à retards échelonnés, afin de permettre l’évaluation des effets à court et à long terme de l’évolution des taux de change sur la dette extérieure. Les résultats indiquent que dans les pays où les régimes de change sont relativement fixes, la dévaluation est plus susceptible d’entraîner une réduction du fardeau de la dette extérieure, tandis que dans les pays où les régimes de change sont flottants, la dévaluation est plus susceptible d’accroître l’impact des exportations sur la réduction de la dette extérieure. Dans une certaine mesure, les résultats suggèrent que les taux de change flottants ne fonctionnent peut-être pas à leurs niveaux optimaux pour assurer un impact négatif significatif de la dévaluation du taux de change sur la dette extérieure